Mon traitement hormonal après la greffe : une montagne russe émotionnelle

 Après ma greffe de cellules hématopoïétiques issue de sang de cordon ombilical, j’ai dû faire face à une nouvelle réalité : la ménopause précoce. Mon corps, pourtant jeune, ne produisait plus les hormones nécessaires à une fonction ovarienne normale. Si physiquement je me sentais parfois bien, mon équilibre hormonal, lui, était bouleversé. Et avec lui, mes émotions.


Pourquoi un traitement hormonal ?

À la suite des traitements intensifs contre la leucémie (chimiothérapie, immunosuppresseurs, etc.), mes ovaires ont cessé de fonctionner. Pour limiter les risques d’ostéoporose, de maladies cardiovasculaires ou de baisse de qualité de vie, j’ai commencé un traitement hormonal substitutif (THS). Mais ce traitement n’est pas juste médical. Il vient réveiller des espoirs, des douleurs, des désirs profonds.

Les débuts : entre espoir et instabilité

En avril 2025, j’ai repris ce traitement avec une double mission : retrouver un équilibre corporel… et préparer une éventuelle greffe de fragments ovariens, dans le cadre de mon parcours en PMA post-greffe.

Le protocole :

  • Estreva gel (œstrogènes) tous les jours
  • Estima Gé ou Progestan (progestérone) en seconde partie de cycle

Dès les premières semaines, des symptômes sont apparus :

  • Nausées persistantes
  • Vertiges et fatigue soudaine
  • Douleurs pelviennes
  • Sautes d’humeur difficiles à gérer

Le corps en rébellion

Chaque jour, j’avais l’impression que mon corps n’acceptait pas ce nouveau rythme. Un jour, je me sentais pleine d’énergie, presque euphorique. Le lendemain, j’étais épuisée, vidée, en colère ou en larmes sans raison.

Il faut le dire : le traitement hormonal agit aussi sur le mental. J’ai appris à écouter mon corps, à noter mes réactions, à communiquer avec l’équipe médicale. Parfois, il a fallu ajuster le dosage. Parfois, juste… patienter.

Ce que j’ai appris

Ce traitement est à la fois un outil médical et un révélateur émotionnel. Il m’a permis de me reconnecter à mon corps, d’envisager la maternité, mais aussi de me confronter à mes limites, à mes peurs, à mes espoirs. C’est une traversée fragile, mais précieuse.

Aujourd’hui, je suis toujours dans ce parcours. Rien n’est figé. Mais je sais que chaque étape me rapproche un peu plus de mon rêve, de la promesse faite à ma mère, et surtout, de moi-même.

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