Pourquoi j’ai choisie de me lancer en PMA après une greffe de cellules hématopoïétiques issues de sang de cordon ombilical
Il y a plus de dix ans, j’ai reçu une greffe de cellules hématopoïétiques issues de sang de cordon ombilical. Une greffe qui a sauvé ma vie et ouvert un nouveau chapitre. Mais ce nouveau chapitre s’est aussi accompagné de pertes invisibles… parmi lesquelles, ma fertilité.
Une renaissance... mais à quel prix ?
Les traitements qui m’ont permis de rester en vie — chimiothérapie intensive, radiothérapie, immunosuppresseurs — ont également entraîné une ménopause précoce. Mon cycle s’est arrêté. Mon corps a changé. Pendant longtemps, la maternité semblait appartenir à une autre vie. Et puis, un jour, tout a basculé.
Une promesse faite à ma mère
En mars 2024, ma mère s’en est allée. Avant de partir, elle m’a confié son souhait le plus profond : me voir devenir mère un jour. Ce vœu m’a bouleversée. Il a réactivé quelque chose en moi. Je lui ai promis que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir.
C’est cette promesse qui m’a poussée à entamer un parcours en PMA, malgré les doutes, malgré les peurs, malgré les obstacles médicaux.
Un parcours rare, mais possible
Avant ma greffe, des fragments de mes ovaires avaient été prélevés et congelés. Ce geste de préservation, que je n’imaginais pas si précieux à l’époque, s’est révélé être une lueur d’espoir. Aujourd’hui, je suis suivie à l’hôpital Antoine Béclère dans le cadre d’un protocole de greffe de fragments ovariens. Ce type de parcours est rare, mais il existe — et il s’adresse aux femmes qui, comme moi, ont dû affronter un cancer.
Se préparer à accueillir la vie
Depuis avril 2025, je suis un traitement hormonal substitutif pour préparer mon corps à une potentielle greffe. Des bilans, une hystéroscopie, un examen cardiaque… chaque étape est une marche vers l’inconnu, mais aussi vers l’espoir. Il ne s’agit pas seulement de procréer. Il s’agit de se réconcilier avec son corps, d’honorer la vie, et de se projeter dans un avenir que je n’osais plus rêver.
Pourquoi je témoigne
Je partage ce parcours parce qu’il n’est pas souvent raconté. Parce qu’on parle rarement de maternité après un cancer, encore moins après une greffe. Et pourtant, c’est une réalité pour certaines d’entre nous.
Ce projet, c’est ma façon de dire merci à la vie. C’est aussi une manière de prolonger l’amour d’une mère, en devenant mère à mon tour.


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