L'annonce de la maladie

🧬 Le jour où tout a basculé – Le diagnostic

Le 5 janvier 2013, tout a basculé. Je ne le savais pas encore, mais ce jour-là allait devenir le point de rupture entre mon "avant" et mon "après".

🔹 Un essoufflement pas comme les autres

Depuis quelques jours, je m’essoufflais très vite. Monter les escaliers devenait un effort pénible, presque douloureux. J’avais même des nausées, comme si mon cœur ne supportait plus le moindre mouvement. Je suis allée voir mon médecin traitant. Il m’a trouvée très pâle, inquiétante même. Il m’a prescrit un bilan sanguin en urgence.

Je suis rentrée chez moi, sans trop m’alarmer. C’était peut-être juste un coup de fatigue. Je ne savais pas encore que ma vie allait changer.

🔹 L’appel qui fait tout basculer

À 17h00, j’étais devant la télé, regardant l’émission Tous Ensemble sur TF1. Mon téléphone a sonné. C’était le biologiste de garde. Il m’a dit d’une voix sérieuse :

« Madame, vous devez vous rendre immédiatement à l’hôpital le plus proche. Vos résultats sont très inquiétants. »

J’ai raccroché. Le cœur en vrac. J’ai prévenu mon mari, puis ma famille en Martinique. Nous sommes partis aussitôt à l’hôpital Robert Ballanger. J’y suis arrivée en 45 minutes.

🔹 Une urgence sans nom

À mon arrivée, les infirmiers ont pris mes constantes : température, tension, saturation, pouls, nouvelle prise de sang. À peine 15 minutes plus tard, je suis allongée sur un brancard, sans la moindre explication sur mon état.

On me conduit dans une autre salle. On me demande de mettre tous mes effets personnels dans un sac poubelle. Le médecin me pose des questions, parle au téléphone, s’absente, revient. Je suis reliée à des fils. J’imagine le pire. Mon mari est resté dans la salle d’attente. Il ne sait pas où je suis. Il ne sait rien. Et moi non plus.

🔹 22h00 – Mon mari me rejoint

Après des heures d’angoisse, mon mari est autorisé à me rejoindre. Mon cœur se calme un peu.

Le médecin revient. Il m’annonce qu’il y a une anomalie dans mon sang et qu’il faut me transférer à l’hôpital Avicenne de Bobigny, dans le service d’hématologie.

J’appelle ma mère pour lui annoncer la nouvelle. Je n’ai pas les mots. J’ai peur, mais je fais semblant d’être forte.

🔹 Minuit à Bobigny

À minuit, j’entre dans le secteur protégé de l’hôpital Avicenne.

Deux infirmiers m’accueillent, Marie-Claire et JP, couverts de la tête aux pieds. Seuls leurs yeux sont visibles derrière leur masque.

Avant d’entrer dans ma chambre, je dois :

  • Me doucher à la Bétadine,
  • Enfiler une culotte jetable, un pyjama stérile, une charlotte, des surchaussures.

Je me sens comme une patiente radioactive. Une fois perfusée, mon mari est autorisé à entrer, lui aussi vêtu de la même façon. Il reste avec moi jusqu’à 2h du matin, puis rentre à la maison en taxi.

🔹 Le lendemain, toujours pas de nom

Le médecin de garde passe me voir. On recommence tous les examens. On me met sous LUTENYL, une pilule pour éviter les règles et les saignements.

Puis viennent les ponctions de moelle osseuse :

  • Une dans le haut de la poitrine,
  • Une autre dans le bassin.

Ils parviennent à prélever peu de moelle, mais toujours aucun diagnostic officiel. Je suis en apesanteur. Prisonnière d’un mot que personne ne prononce.

🔹 7 janvier – Le mot tombe

Le lundi 7 janvier 2013, l’interne, Dr Legoupil, entre dans ma chambre.

Il m’annonce calmement :

« Vous avez une leucémie aiguë myéloblastique de type 2, mais avec un très bon pronostic vital. »

Le mot leucémie résonne dans ma tête. Le reste s’efface.

🔹 8 janvier – Le traitement commence

Dès le lendemain, on me pose un cathéter central, au niveau du cou. Je passe une angiographie pour vérifier que mon cœur est assez fort pour supporter la chimiothérapie.

Je n’ai pas eu le temps de réaliser. Pas le temps d’avoir peur. Tout s’enchaîne. La guerre commence.

🧡 Ce que je retiens aujourd’hui

Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire.

Non pas seulement parce qu’il m’a brisé, mais parce qu’il m’a réveillée. J’ai découvert ma force au moment où je pensais tout perdre.

Et je sais aujourd’hui que d’autres vivent ce même choc, ce même vertige.


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Commentaires

  1. Agnès,
    je suis tombée par "hasard" sur votre blog (même si pour moi, le hasard n'existe pas). Et je suis terriblement touchée par votre histoire, mais aussi par votre soif de vie. Vous êtes dans mes pensées et mes prières. Bon courage. Plis foss' Gwladys

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